L’importance de la déficience auditive est classée dans une échelle de gravité que le Bureau International d’Audiophonologie (BIAP) a élaborée afin de mettre en rapport l’importance de la perte auditive et les difficultés de perception de la parole. Cette classification s’établit en fonction d’une perte tonale moyenne mesurée en dB pour les fréquences 500, 1000, 2000 et 4000 Hz :
I. Audition normale ou subnormale : le seuil auditif est inférieur à 20 dB sur la moyenne des fréquences nécessaires à la perception de la parole qui est donc naturellement perçue sans difficulté.
II. Déficience auditive légère : le seuil auditif moyen est compris entre 21 dB et 40 dB. Etant donné que la parole, dans des conditions habituelles d’interlocution, est émise par un locuteur à une moyenne de 60 dB, celle-ci est bien perçue et les enfants atteints de ce degré de déficience auditive ne présentent a priori pas de difficultés de difficultés langagières. Pourtant ce type de surdité a une répercussion sur l’intelligibilité phonétique et perturbe la reconnaissance de certains indices acoustiques. Mais le caractère redondant de la parole permet généralement au sujet de mettre en place des modes de compensation spontanés.
III. Déficience auditive moyenne : le seuil d’audition est compris entre 41 et 70 dB. La voix et son fondamental grave sont perçus quoique très affaiblis, mais de nombreux éléments phonétiques ne sont pas perçus ; l’appareillage audioprothétique est dès alors indispensable.
IV. Déficience auditive sévère : le seuil d’audition est compris entre 71 et 90 dB. Seule la parole criée, de forte intensité, est perçue tout en étant fortement tronquée. En situation d’interlocution avec un locuteur parlant, une personne atteinte de surdité sévère ne voit que le mouvement d’une bouche silencieuse. La plupart des bruits de la nature ne sont plus perçus, seuls les bruits des activités humaines sont entendus. Sans appareillage audioprothétique ni éducation spécialisée, le langage oral ne peut être construit.
V. Déficience auditive profonde : le seuil d’audition est supérieur à 90 dB. Aucune parole n’est perçue, même quand elle est criée. Les perceptions auditives sont déclenchées par des bruits de très forte intensité qui sont entendus comme atténués. Les rares perceptions auditives résiduelles sont mêlées de façon indistincte avec les perceptions vibratoires labyrinthiques. Le monde auditif n’est pas ici le monde de silence que le sujet normo-entendant se figure fréquemment mais doit compter avec des bruits chaotiques parfois difficilement supportables pour l’enfant sourd, d’autant plus que ces bruits ne peuvent être rattachés à une source sonore extérieure au corps. Une surdité n’est donc pas uniquement une baisse qualitative d’audition, mais une modification qualitative se manifestant par des distorsions sensibles du signal sonore.